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Après des échecs en 2002 et 2004, les deux clubs masculins de rugby caennais semblent enfin tout proches de réaliser leur fusion. Le dossier est prêt, reste à l'entériner par les votes le 30 mars.
Depuis plus de dix ans, on annonce le serpent de mer du rugby bas-normand vacillant, mais il survit à chaque fois. En 2002, la Fédération française avait mis son nez dans le dossier, et finalement empêché l'entente Caen Sud (Fédérale 2) - Caen RC (Fédérale 3) de se réaliser. En 2004, des histoires de gros sous et de dettes impayées avaient renvoyé au tout dernier moment la fusion aux calendes grecques.
La seule issue cohérente, et viable pour la survie du rugby de haut niveau dans l'agglomération, semble pourtant cette fois-ci sérieusement dégagée. Depuis plus de six mois, 7 membres du bureau directeur de Caen Sud et 7 de leurs homologues du Caen RC planchent sur l'aboutissement du projet. En évitant les coups fourrés, manifestement, et les querelles de clocher. « L'entente entre les deux clubs n'a jamais été aussi bonne, on travaille dans la même direction, et le dossier est ficelé à plus de 90 % » assurent en choeur Patrick Champagnac, président du RCS, et Jean-Pierre Uteza, son alter ego du CRC, qui ajoute : « C'est le moment ou jamais ».
L'accélération du processus ces quinze derniers jours semble aujourd'hui accréditer leurs propos. Seuls quelques « détails » (Uteza) restent à régler avant le 30 mars, date de l'organisation d'une assemblée extraordinaire dans chacun des deux clubs. Le vote d'adoption de la fusion se déroulera à la majorité qualifiée. S'il est positif, une assemblée constitutive donnera naissance courant avril à ce qui devrait s'appeler l'USRC (union sportive du rugby caennais).
Jean-Claude Gosselin : « Tout est dans les clous »
Le principal obstacle au processus, en tout cas, est levé : « Aucune fusion n'est possible sans base financière saine » rappelle Jean-Claude Gosselin, le président du comité de Normandie. Celui qui avait calmé les ardeurs caennaises en 2004 tient aujourd'hui un discours très optimiste : « Le comité tient à jour les informations financières concernant Caen RC, et Caen Sud a fait valider son dossier par expert-comptable. Leurs comptes sont équilibrés, les dettes à zéro. Tout est dans les clous. »
Gosselin a déjà averti la Fédération, dont le comité directeur sera censé entériner l'éventuelle fusion courant mai, avant le passage final devant l'Assemblée générale de la Fédération le 30 juin à Toulon. Si tout se passe comme prévu. Car la prudence reste de mise, chat échaudé craignant l'eau froide.
Grand « supporteur » du projet, le maire-adjoint au sport Richard Lecaplain n'a d'ailleurs pas souhaité s'exprimer sur le sujet « avant la tenue des deux AG ». Il a simplement avoué avoir reçu lundi après-midi les deux présidents, pour une nouvelle réunion.
Aujourd'hui, seul un énorme tremblement de terre, qui serait cette fois sûrement fatal à toute nouvelle tentative, pourrait empêcher la fusion de deux entités en grandes difficultés sportives dans leurs championnats respectifs.
Mais tout reste soumis à un vote des membres des deux clubs, et une partie des joueurs du CRC, notamment, doutent de leur avenir dans un club unifié. Un argument qui agace Champagnac, tandis qu'Uteza affirme que « la majorité est pour cette fusion. Mais il est clair que chacun devra travailler plus, s'investir davantage pour augmenter son niveau. L'idée, c'est d'associer les joueurs sérieux. » L'intérêt général devra primer sur le particulier. Plus que jamais.
Guillaume LAINÉ.
ger;Licenciés. Environ 550 licenciés la saison prochaine, avec le maintien d'une école de rugby au Chemin Vert (lieu d'entraînement des seniors, qui joueraient à Hélitas) et à la Grâce-de-Dieu (lieu d'entraînement des cadets-juniors). A noter que l'équipe unifiée des juniors existe depuis deux ans, celle des cadets depuis l'été dernier.
ger;Budget. Les budgets des deux clubs s'additionneraient, pour s'élever à environ 300 000 euros (le budget d'un club « moyen » de Fédérale 2 est de 350 000 euros). A noter que les subventions de la municipalité caennaise s'ajouteraient également, pour atteindre environ 92 000 euros.
• Staff technique. L'équipe senior de l'USRC devrait être coachée par 2 entraîneurs titulaires d'un BE2.
• Division. l'USRC évoluerait dans la division de Caen Sud : Fédérale 2 (si maintien) ou Fédérale 3 (si relégation). Objectif à moyen terme : « devenir un club solide de Fédérale 2 » (Uteza).